« VINCENT DOIT MOURIR », un film inclassable qui ne laisse pas indifférent !

Karim Leklou ( Vincent ) et Stephan Castang (réalisateur) présentent  » Vincent doit mourir  » à Lyon, avec le sourire !

À la dernière « Semaine de la Critique » du Festival de Cannes « Vincent doit mourir », le premier long métrage de Stephan Castang a beaucoup fait parler de lui . Comment qualifier cet OFNI ( Objet Filmique Non Identifié ) était la question la plus fréquente.  Film d’horreur ? il en quelques apparences et son réalisateur se réclame volontiers de Carpenter ou de Romero. Satire du monde actuel gangrené par la violence au quotidien ? et Stephen Castang de citer « Week End » de Godard  ou         » Le Grand Embouteillage » de Comencini comme sources possibles d’inspiration ! Quand on lui pose directement la question le réalisateur répond , dans un grand éclat de rire , que son film est « une comédie romantique brutale « ! Ce qui n’est qu’à moitié vrai puisque le personnage féminin , la belle Vimala Pons, n’apparait qu’au milieu du film, contrairement, on l’avouera, à toutes les règles du film romantique ! En revanche la brutalité est bien présente, elle, tout au long de l’action !

Tentons d’y voir clair en nous penchant sur le scénario de Mathieu Naert. Vincent, un personnage ordinaire,  » ni sympathique ni antipathique » dit Castang, est brutalement victime d’agressions, de plus en plus violentes, sans qu’il comprenne pourquoi. Il doit fuir,  pensant trouver refuge à la campagne, mais, bien sûr, le déferlement de violence se poursuit de plus belle. Avec l’aide d’une serveuse de restaurant rencontrée par hasard, notre héros parviendra-t-il à échapper à ses multiples agresseurs ? A partir d’une telle histoire toutes les interprétations sont possibles : film d’action ou parodie, dystopie ou fable pédagogisante ou encore comédie  « nonsensesque » à la Monthy Python. Castang refuse de choisir et l’on retrouve un peu de tout ça dans son film, également nourri de force références cinématographiques ! Inclassable vous disais-je !

La réussite de cette entreprise tient d’abord à la mise en scène : l’action se déroule à un rythme rapide, sans faiblir, on nous tient en haleine. Les changements de ton sont imperceptibles : on passe sans heurts de train-train quotidien de la vie de bureau à un combat dans une fosse d’aisance (!!!!!), du paysage urbain faussement tranquille de la Croix Rousse à un affrontement homérique sur un tronçon d’autoroute bouché ! Il faut ensuite souligner la qualité irréprochable de l’interprétation : Karim Leklou incarne avec naturel un personnage à la fois naif et volontaire, dépassé mais combatif, Vimala Pons est parfaite en ingénue moins simple qu’elle en a l’air ! Les seconds rôles aussi sont excellents, en particulier François Chattot, venu, comme Castang,  du théâtre, et qu’on regrette de ne pas voir plus souvent sur nos écrans.

Tourné en grande partie dans le Rhône, le film est co-produit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma et l’on pourra reconnaitre à l’écran de nombreux quartiers de Lyon, mais aussi Theizé, Oullins et Sérézin du Rhône .

Jean-François Martinon

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