Frédéric Bobin, une chanson à quatre mains

Jamais l’un sans l’autre. C’est à quatre mains que les frères Bobin composent, Philippe pour les mots, Frédéric pour la musique et l’interprétation.

Originaire de Bourgogne, Frédéric Bobin s’installe et fait ses débuts à Lyon en 2003. En 2008 il sort l’album Singapour, qui lui ouvre les portes de la reconnaissance. Des chansons tendres, qui posent un regard humaniste sur le monde d’aujourd’hui, en dénonçant ses dérives et ses excès, comme dans cette chanson Singapour

            Y’a mon usine qu’a foutu l’camp

            À Singapour

           On a bien essayé d’gueuler

           Slogans qui grondent

           On est passé à la télé

           Quinze secondes

Les rencontres avec d’autres artistes, les concerts, les festivals, les tournées à l’étranger, vont faire de Frédéric Bobin, une référence incontournable sur la scène de la chanson. En 2012 paraît l’album, Le premier homme. Ses 11 titres confirment l’attachement des frères Bobin à décrire nos quotidiens, comme dans la chansonTatiana sur le périph, portrait doux acide d’une fille venue de l’Est.

          Elle rêvait des plaines d’Ukraine

          Où ne poussent plus de frênes

          Elle a laissé ses petits frères

          Sous la centrale nucléaire

          Elle rêvait de grands espaces

          La voilà qui fait des passes

          Des billets plein le soutif

          Tatiana sur le périph

Mais c’est aussi à ses souvenirs que Frédéric Bobin fait appel. Sa chanson  L’autoradio de mon père, nous entraîne sur les traces mélancoliques d’un passé heureux. L’élégance des mots, leur justesse et le rythme soutenu de la mélodie, scandent les souvenirs de l’enfance

           Même si parfois j’ai la mémoire qui cale

          Je me souviens des balades dominicales

          Et j’entends comme une voix familière

          l’autoradio d’mon père

          Soleil de juillet ou temps dégueulasse

          Elvis Las Vegas sur fond d’essuie-glace

          Dans la sono d’un autre millénaire

          L’autoradio d’mon père

Frédéric et Philippe poursuivent leur route. En 2018 ils écrivent l’album Les larmes d’or. Les guitares électriques et folk s’harmonisent au violoncelle, à la contrebasse et à l’harmonica. Mais le monde est toujours le même, celui qui les enchante et les révolte tout aussi bien. Il suffirait parfois d’Une goutte d’eau, pour revenir à la source

            Quand j’aurai fait le tour du globe

            Exploré le cosmos

            Quand j’aurai percé sous les robes

            Le secret des roses

            Quand j’aurai joué avec ma vie

            Avec les mots

           Je reviendrai boire à la source

           Une goutte d’eau

On les retrouve en 2023 avec leur tout dernier album, que tout renaisse. On y croise Les quatre gars de Liverpool, Léonard et Marianne (So long), la vallée, Guitare héros… Un sens de l’épure et de la précision. Un nouveau souffle, un nouvel envol pour ne pas oublier que nous avons des ailes

           Agenouillé

           Sous un ciel mouillé

           Des faux prophètes

           Boire les histoires

           Et dans les fêtes

           Obligatoires

           Se saouler sous contrôle

           Jouer si bien son rôle

           Devant ceux qui tirent les ficelles

          J’ignorais que j’avais des ailes

                                                                       DIDIER VENTURINI

PHOTO : Frédéric Bobin sera en concert le 7 avril à Lyon. Photo Fabrice BUFFART

Site : https://fredericbobin.com

Vidéos :

PROCHAINS CONCERTS

Lyon le 7 avril 2024, salle de concert A thou bout d’chant

Autres dates sur son site https://fredericbobin.com

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