Coup de froid sur les abricotiers. Et mobilisation générale dans les champs pour tenter de les sauver. Dès les premières images de son très bon documentaire « La théorie du boxeur », Nathanaël Coste donne le ton. Et sait trouver les images chocs pour nous montrer comment le changement climatique risque de mettre l’agriculture KO. Hivers trop doux, gelées tardives, canicules à répétition, inondations…Tous les coups sont permis pour fragiliser de plus en plus les paysans français. Et tels des boxeurs, ils se relèvent chaque année un peu plus faibles après un nouvel uppercut climatique.
Nathanaël Coste sait de quoi il parle. Il a grandi dans la Drôme et étudié la géographie à l’université avant de faire le tour du département pour écouter les agriculteurs qui s’accrochent à leur terre. Maraîchers, éleveurs ou producteurs de fruits racontent leur quotidien, leurs galères mais aussi les réponses qu’ils tentent d’apporter pour sortir de l’impasse. Le réalisateur les filme à hauteur de femme et d’homme, sans jouer les savants ni les défenseurs de la solution miracle. Il reste à bonne distance, ni militant passéiste ni écolo dogmatique, il montre au contraire que rien n’est simple. A commencer par la question de l’irrigation et du stockage de l’eau. En étudiant les modes de distribution des produits agricoles, il donne aussi des pistes pour acheter et consommer autrement.
En pleine crise agricole le mois dernier, le Haut-Savoyard Gilles Perret sortait « La ferme des Bertrand », filmé à côté de chez lui en Haute-Savoie. On retrouve chez Nathanaël Coste ce même souci du témoignage de proximité et de l’explication simple -jamais simpliste- d’un monde complexe. Tous deux nous renvoient aussi à notre propre responsabilité : sommes-nous prêts à payer le juste prix -sans engraisser les intermédiaires- pour nous nourrir ?
« La théorie du boxeur » sera projeté jeudi 4 avril à 19h30 à Cinémalraux en présence du réalisateur.
Plus d’informations sur www.latheorieduboxeur.fr
PHOTO : Combien de temps les champs de la Drôme resteront encore verts ? Photo Yann-Virginie HOULETTE