Valérie Tong Cuong était venue à Chambéry, invitée au Festival du Premier Roman en 1998 pour son roman Big. Elle est revenue plusieurs fois depuis. Elle a reçu de nombreux prix littéraires. Voltiges, publié chez Gallimard, est son 14è roman.
Née en 1964 dans la banlieue parisienne, Valérie Tong Cuong a étudié les sciences politiques et la littérature. Pendant plus de dix ans, en parallèle de son œuvre littéraire, elle chante et écrit pour un groupe pop-rock indépendant « Quark ». En 2021, elle est nommée Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
Le titre, Voltiges, est au pluriel parce que les personnages sont emportés au sens propre comme au figuré dans des situations imprévisibles.
Un couple , Nora et Édouard Bauer, dit Eddie, à qui tout sourit, belle situation, belle maison, un fillette, Léni, magnifique athlète qui excelle au tumbling, gymnastique acrobatique particulière…Un couple, donc, dont rien ne devrait contrarier le destin du bonheur promis.
Et très vite (p 30) plus qu’un premier grain de sable mais une catastrophe pointe son nez : Eddie perd son travail et est ruiné. Il le cache à son entourage. Il s’enfonce dans le mensonge. Avec cette trame qu’on pourrait trouver classique si ce n’est convenue, le drame est attendu mais l’histoire bifurque et Valérie Tong Cuong nous entraîne dans des évènements étranges : la découverte d’un frère caché d’Eddie, des forêts qui brûlent des animaux curieux, des troubles du climat.
Voltiges tourne autour du nombre 3. La famille se compose de trois personnes mais le livre commence par « Trois ans avant, puis Trois jours plus tôt, Trois jours plus tard, Trois semaines plus tard » et se termine sur « Trois secondes ». Trois pris comme un nombre magique.
C’est un livre haletant qui nous bouscule, sur nos choix de vie, nos décisions à l’heure où tout change. Un roman très fort sur la famille, les conséquences des mensonges, l’ego et la vie des autres. L’écriture est précise, l’histoire puissante et surprenante.
CLAUDE GUEST
Photo : Valérie Tong Cuong signe avec Voltiges son 14è roman. Photo Francesca Mantovani