« PREMIERE AFFAIRE », un premier film attachant.

Noée Abita et Victoria Musiedlak présentent le film à Lyon le 19 avril (photo JFM)

     « Première Affaire » raconte l’histoire d’une très jeune avocate, Nora, qui, pour la première fois, doit assister un jeune homme inconnu dans sa garde à vue puis dans les différents  moments de l’instruction de son affaire. Le film s’arrête avant le jugement : il décrit « la procédure pas le procès » nous dit la réalisatrice, Victoria Musiedlak. Celle-ci, scénariste avant d’être réalisatrice, s’est appuyé sur une importante documentation pour construire l’histoire : elle a consulté de nombreux P.V de garde à vue, rencontré des avocats, étudie des documents écrits ou cinématographiques ( en particulier les remarquables documentaires de Raymond Depardon sur la justice ).Et puis elle a fait des repérages, longuement discuté avec son chef-opérateur, Martin Rit, mais aussi avec le compositeur de la musique, Olivier Marguerit ou la costumière Celine Bretaud. De cet important travail  » en amont » est sorti scénario « très précis, très découpé » de nature à rassurer Victoria Musiedlak qui s’avoue « assez angoissée » Vinrent ensuite de nombreux débats avec les comédiens et l’équipe orchestrés par la réalisatrice qui s’attache à  » mettre les gens en condition de pouvoir s’exprimer ».

      Le film est d’abord le portrait d’une jeune fille « complexe » ( c’est Noée Abita , son interprète qui la qualifie ainsi ) « accommodée à une vie bien cadrée ( étude, vie chez papa/maman) mais fascinée par un  réel dur « : son évolution, qui est presque une métamorphose, y-compris sur le plan physique,  constitue le principal sujet du film…..et une fascinante performance d’actrice : Noée Abita change, se transforme, grandit entre le début et la fin du récit ! Fragile et forte à la fois elle est toujours juste, émouvante, sensible.

       Ancré dans la réalité quotidienne de le région d’Arras, « Première affaire » nous informe et nous interroge sur le fonctionnement de la Justice aujourd’hui et , plus particulièrement , sur le rôle que jouent les avocats. Mais la réalisatrice se garde bien d’imposer un point de vue sur ces questions difficiles : « la film pose des questions, il n’y répond pas » dit-elle. Au spectateur de se faire son opinion.

      Le film de Victoria Musieldiak est très attachant et l’on  souhaite une belle carrière à sa jeune réalisatrice !

Jean-François Martinon

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