Dany Boon et Laurence Arné à la présentation du film à Lyon, le 6 juin ( photo JFM )
Comme son nom l’indique le premier film de Laurence Arné raconte une. histoire de famille , plus précisément un épisode de la vie d’une famille recomposée, menacée d’explosion et qui, grâce à l’énergie et à l’imagination de la mère, interprétée par la réalisatrice, va réussir à se reconstituer…. en musique ! Belle histoire dans la quelle beaucoup vont se reconnaitre , » et pas seulement des femmes et des enfants » nous a confié Dany Boom qui tient le rôle du père dans le film et est , à la ville, le compagnon de Laurence Arné : avec six enfants à eux deux ils savent bien ce que famille recomposée veut dire !
Comme l’héroïne dont elle tient le rôle, Laurence Arné a déployé beaucoup d’énergie pour réaliser le film : à l’origine du scénario , qui s’inspire largement de ses souvenirs d’enfant et de son expérience de mère, elle s’est résolu à jouer le rôle principal, ce qui n’était pas prévu au départ, tout en réalisant . Cela a été possible, nous a-t-elle dit, en organisant, avant le tournage, une semaine de répétitions sous le regard d’un coach d’acteur : après cela, sachant précisément ce qu’elle devait faire comme actrice, elle pouvait résoudre les multiples problèmes de la réalisation. Cette semaine de vie collective entre les acteurs principaux, » une sorte de colo » dit L.Arné, a permis d’intégrer les deux acteurs adolescents, qui ne se connaissaient pas, et aussi à leur donner les rudiments de musique nécessaires à leur rôle : si Laurence Arné et Dany Boom sont musiciens Ferdinand Redouloux et Jehan Renard qui incarnent, avec beaucoup de naturel, les ados de la famille, ne l’étaient pas ! Le résultait est tout à fait convaincant et la musique, qui a été interpretée en direct, est l’un des atouts du film.
Tourné en décors et en lumière naturels le film nous promène dans des paysages de vacances ( ah le Gois de Noirmoutier !). Les interprètes sont convaincants : Laurence Arné , solaire, hilarante et, quand il le faut, émouvante, campe une « mère courage »vraisemblable jusque dans ses excès, Dany Boom, tout en retenu, est un papa -poule fort sympathique, les ados, on l’a dit, sont vrais, sans cabotinage . Si certains détails du scénario frisent l’invraisemblable, si quelques personnages secondaires (l’ex de Dany, la cliente qui loue la caravane , un des flics à la fin ) sont un peu trop caricaturaux et bien que le happy end attendu soit un peu trop happy à mon goût, « La Famille Hendricks » réussit son pari de nous faire rire tout en disant, mine de rien , des choses importantes sur la charge mentale qui repose sur les femmes, souvent absentes des photos de famille ou sur l’énergie qu’il faut déployer pour sortir les ados de leur bulle ! Cela en fait un grand film familial, optimiste et reconfortant, parfait pour la période, pas vraiment rose, que nous traversons !
Une precision pour finir : « La Famille Hendricks » est vraiment une affaire de famille : il est co-produit par « Bonnes Soeurs », une société crée par Laurence Arné et sa soeur. La musique est composée par le beau-frère de la réalisatrice et le fils de Dany Boom joue de la basse dans la dernière séquence du film.
Jean-François Martinon