François Ozon et Hélène Vincent à la présentation du film à Lyon ( photo JFM )
La genèse du film commence par une histoire de famille de François Ozon : un jour, quand il était petit, sa grand-tante Geneviève avait convié toute sa famille à déguster un plat de champignons qu’elle avait ramassé elle-même . Elle n’en avait pas manger et …..fut la seule à être indemne car tous les convives furent intoxiqués, certains durent même être hospitalisés ! A partir de ce fait divers, somme toute banal, F. Ozon , avec la collaboration de P.Piazzo, a construit un scénario habile qui capte notre attention dès les premières minutes et ne la lâche plus : on s’attache à Michelle ( Hélène Vincent ) , octogénaire qui entretient des relations difficiles avec sa fille Valerie ( Ludivine Sagnier ) , à son amie Marie-Claude (Josiane Balasko ) et à son petit-fils adoré Lucas ( Garon Erlos ), sans oublier le fils de Marie-Claude ( Pierre Lottin ). Plus on avance dans le film plus ces personnages , à l’apparence ordinaire, s’avèrent complexes, marqués par un passé qui nous est progressivement révélé .
C’est très bien fait, habile, et d’autant plus crédible que l’interprétation est irréprochable . Hélène Vincent, d’abord, à l’écran dans la quasi-totalité des plans, incarne avec finesse son personnage pas aussi simple qu’il voudrait en avoir l’air . Ozon se félicite d’avoir « donné le rôle principal à une personne de 80 ans, quand les femmes de cet âge sont peu représentées au cinéma ». Josiane Balasko, ensuite, qui démontre, une fois encore, qu’elle n’est pas cantonnée aux rôles comiques et que son jeu, sobre et pudique, peut transmettre beaucoup d’émotion Quant à Pierre Lottin il donne à son personnage toute l’ambiguïté nécessaire . L’image est parfaite, rendant grâce à la beauté des paysages campagnards du centre de la France où Ozon à passé une bonne part de ses vacances d’enfant; Le montage est précis, efficace , arrêtant le plan juste avant qu’il soit trop explicite . La musique des frères Galpérine touche juste, sans jamais paraphraser l’action.
Un bon film, donc, à ne pas laisser passer . Toutefois on ne peut s’empêcher de penser que les derniers films d’Ozon manquent un peu d’épaisseur, d’ambition. « Quand vient l’Automne » ( et encore plus son prédécesseur « Mon Crime ») paraissent un peu légers si on les compare aux grandes réussîtes du réalisateur que sont « Tout c’est bien passé » ou « Grâce à Dieu » !
JEAN-FRANCOIS MARTINON