« BARBÈS,LITTLE ALGERIE » de HASSAN GUERRAR, un film personnel et attachant !

   Hassan Guerrar nous présente son film à Lyon le 24/9  (Photo JFM)

        « Barbès, little Algeria » est son premier long métrage mais Hassan Guerrar a derrière lui une longue carrière dans le cinéma comme attaché de presse de film aussi différents que « Indigènes » ou …. »Emmanuelle  » ! 

         L’idée de faire un film sur Barbès, un endroit qu’il connait bien et où il est bien connu, lui est venu pendant le confinement. Irrité par l’image stéréotypée que les médias donnent de ce quartier, à grand renfort de trafics petits et grands, de daeler, et de violence policières , Guerrar a voulu le dépeindre de l’intérieur, comme le perçoivent ses habitants, pour la plupart très attachés à ce morceau de Paris pas tout à fait comme les autres ! Nourri par de nombreux repérages in situ, par des rencontres avec les « barbessiens » et des associations locales, enrichi par des discussion avec Audrey Diwan et Rachid Benzine, finalisé avec Peter Douruntzis  le projet a lentement mûri.sans cesse remis en cause, y compris pendant le tournage , quand le réalisateur a compris tout le parti qu’il pouvait tirer de la faconde de ses acteurs, improvisateurs nés la « tchach » irrésistible. Cela donne à  « Barbes … » une fraicheur , une authenticité qui est son premier point fort;

          Nous suivons Malek, remarquablement incarné par Sofiane Zermani, un homme d’une quarantaine d’années, né en Algérie mais installé depuis longtemps en France où il travaille comme informaticien à son compte. S’il vit à Paris depuis longtemps, il a récemment aménagé à Barbès et toute la première partie du film est consacrée à sa découverte du quartier : à travers ses yeux nous déambulons dans le quartier et, surtout , nous faisons connaissance avec ses habitants, pittoresque galerie de personnages insolites, vivants, divers, hauts en couleur, le verbe vif, affichant un optimisme inébranlable , malgré des conditions de vie souvent très difficiles, le rire à la bouche comme  une politesse du désespoir (pour paraphraser une formule célèbre).Pour moi ce sont ces durant premières minutes,où il ne se passe pas grand chose, qui font le prix du film : la deuxième partie, où le drame survient, est plus convenu , moins originale, même si l’authenticité perdure .

         Pour conclure « Barbès, little Algerie » est un film original, remarquablement interprété ( en plus de Sofiane Zermani, il faudrait citer tous les interprètes de ce beau film choral ), capable de faire évoluer notre vision de la réalité urbaine d’aujourd’hui ! 

jean- François  Martinon

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