« Grand-peur et misère du IIIè Reich » n’est pas la pièce la plus souvent montée de Bertolt Brecht. Son propos résonne pourtant aujourd’hui d’une manière lancinante, à l’heure où tant de pays cèdent aux sirènes de l’extrême-droite. Soit ils ont déjà franchi le pas, soit ils se laissent gagner par des idées qui s’en inspirent. Julie Duclos n’a pas voulu pour autant monter ce texte comme s’il venait d’être écrit. Elle cherche plutôt à faire entendre la musique obsédante du mensonge qui ronge petit à petit une société.
Entre 1935 et 1938, Brecht a rendu compte de la montée du fascisme en mêlant faits et gestes qu’il a pu observer, mais aussi discours et articles de journaux. Ses notes sont devenues les tableaux qui forment la pièce. Ils décrivent une mécanique terriblement efficace qui gagne toutes les couches de la société. Cette terreur du quotidien gangrène alors les relations sociales, professionnelles et intimes.
-Grenoble, MC2, mercredi 16 et jeudi 17. www.mc2grenoble.fr
-Saint-Etienne, Comédie, du 10 au 12 décembre. www.lacomedie.fr
-Lyon, TNP, du 13 au 22 février. www.tnp-villeurbanne.com
PHOTO : Comment les idées du fascisme gangrènent peu à peu toute une société. Photo Simon Gosselin