La vitine de la rue Burdeau affiche une oeuvre de Philippe Petremant qui souligne l’inéluctable : la galerie fermera ses portes le 28 décembre !
Alors que la date fatidique de la fermeture approche il faut sans faute se rendre à la Galerie « Le Réverbère » pour (re)découvrir l’exposition « Histoire(e) sans fin »: Catherine Dérioz et Jacques Damez y ont rassemblé quelques oeuvres de vingt et un photographes qu’ils ont soutenus durant les 43 ans de leurs carrière de galeristes à Lyon, d’abord dans la Presqu’Ile puis sur les pentes de la Croix Rousse. Vingt et un photographes tous différents les uns des autres mais qui sont tous parmi ceux qui ont fait, depuis 1981, l’actualité de la photo contemporaine. Quand on regarde cette imposante exposition ce qui apparait au premier abord c’est la diversité des oeuvres exposées : vastes paysages ou détails minimalistes, portraits intimes ou officiels, instants du quotidien comme volés ou mises en scène assumées, les quelques 129 photos, en grand ou petit format, en noir et blanc ou en couleur, argentiques ou numériques ne pêchent pas par l’uniformité ! À y regarder de plus près cependant on note des points communs, des correspondances entre photos voisines d’artistes différents : magie d’un accrochage très intelligent qui nous fait voir des parentés esthétiques bien au-delà de rapprochements de thème ou de style : on touche du doigt le fait qu’une belle exposition c’est beaucoup plus que la somme des oeuvres qui la compose, du moins quand elle a été conçue avec goût comme ici !
Mais on peut pousser plus loin la réflexion : malgré leurs diversité les photos exposées partagent des points communs : le refus de l’anecdote, de la simple reproduction du réel : pour les photographes exposés LA PHOTOGRAPHIE EST UNE ECRITURE ! Partager cette conception de leur art, qui est celle de Catherine Dérioz et de Jacques Damez, donne aux 21 photographes de l’expo une sorte de parenté, un air de famille, ils forment LA FAMILLE REVERBÈRE, une confrérie un peu secrète des fidèles de la galerie.
Une visite à faire au 38 rue Burdeau, avant qu’il soit trop tard , d’autant plus que, cerise sur le gâteau, Le Rèverbère propose à la vente quelques livres rares ou avec tirages de tête, bien utiles en cette période de cadeaux de Noël à faire ou à se faire !
Jean-François Martinon
L’exposition ne s’intitule pas pour rien « Histoire(s) sans fin » : si la galerie ferme ses portes fin décembre l’aventure de ses fondateurs au service de la photo contemporaine ne finit pas là : de nouvelles expos sont prévues ( dont une à Montélimar au premier semestre 2025, avec les mêmes artistes, mais d’autres oeuvres , qu’à la galerie ) et aussi des publications, des conférences etc… Nous en reparlerons sur ZigZart, évidement !
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