Héros ou anti-héros ? Pour Heirinch von Kleist, « Le Prince de Hombourg » ne visait pas à célébrer le courage sans faille que l’Histoire aime retenir. Etrange figure que ce prince fragile, indécis, vacillant, qui s’apprête à livrer bataille. Etrange destinée que celle de cette pièce. Son auteur ne l’aura pas vue jouée. Il se suicidera sans le sou. Elle sera ensuite interdite quand les autorités viennoises verront à quel point le prince fait pâle figure face à l’ennemi.
Comment faire entendre aujourd’hui ce texte écrit en 1811 ? Le metteur en scène Robert Cantarella a choisi l’adaptation de Stéphane Bouquet pour donner vie au jeune artistocrate indiscipliné qui traverse la pièce comme dans un songe. Le metteur en scène n’a pas voulu se laisser intimider par l’interprétation de Gérard Philippe, qui appartient désormais à l’histoire du théâtre. Il confie au contraire le rôle-titre à Nicolas Maury, bien plus connu du grand public par la série « Dix pour cent » ou pour avoir travaillé avec des réalisateurs comme Olivier Assayas ou Riad Satouf. Pourtant, l’acteur est un fidèle de Robert Cantarella, à qui il apporte sa fougue et sa jeunesse pour revisiter von Kleist.
Chambéry, Espace Malraux, jeudi 30 et vendredi 31, 20h. www.malrauxchambery.fr
PHOTO : « Un Prince de Hombourg », à découvrir jeudi et vendredi à l’Espace Malraux. Photo Anouk Maupu