Marion Cousineau, la chanteuse aux pieds nus

Née en France en 1984, Marion Cousineau s’envole pour le Québec en 2011, dans l’intention de poursuivre ses recherches dans le cadre de sa thèse de doctorat, qu’elle effectue au Département d’Études Cognitives de l’ENS à Paris.
Mais l’écriture, la musique et la scène vont prendre de plus en plus de place dans sa vie. Depuis elle tourne en solo, en s’accompagnant de sa basse électrique, entre le Québec, la Suisse et la France.
Elle sera très prochainement en tournée dans notre région.

De sa voix chaude, Marion Cousineau nous offre ses chansons avec délicatesse et retenue. Sur scène, la chanteuse aux pieds nus, les interprète dans leur plus simple appareil, à portée de voix, au fil des cordes de cette basse qui emplit l’espace, prolonge avec émotion les mots de Marion.

À la longue on se fatigue
Prolonger la digue
À mesure qu’on s’éloigne
À faire le pas de plus
À faire le pas de trop

À mesure qu’on s’échine
À lire entre les lignes
À croire qu’on s’accompagne
On fait le pas de plus
On fait le pas de trop

Dans la chanson oh My god, Marion slam sur le thème de la misogynie, d’une plume incisive, toute en subtilité et justesse

Y’a juste suffi qu’Étienne dise à droite
Pour que je tourne là
Pourtant ses frangines m’avaient dit, les quatre
Que c’était tout droit

Je reproche à ma mère une tonne d’affaires
Elle est toujours là
Alors que mon père il m’en a fait faire
Pis j’lui en veux pas

Oh my god….
Je suis misogyne

Une chanson, Combien de fois et à qui ? sur les peut-être, les pourquoi, nos doutes et nos rêves, pour qu’ils ne cachent pas ce qui nous lie et nous rapproche, nos mots d’amour, tous nos je t’aime

Et toujours un bateau qui nous regarde en coin
Parangon fatigué d’un rêve au creux des reins
Qui appareille bientôt, demain, c’est sûr, demain
Demain par le hublot, c’est sûr on verra loin

T’as peut-être déjà vécu les trois quarts de ta vie
Peut-être juste la moitié, ou le début à peine
Qu’est-ce que tu en as fait ? Et à quoi t’as servi ?
Combien de fois et à qui as-tu dit « Je t’aime » ?

Pour apprendre de nos erreurs, de nos bleus au cœur, de ces chemins qui nous font et nous défont, de cette vie qui nous mène là où on ne l’attend pas toujours, peut-être que parfois il suffit de partir

On a tenu quelques promesses
Pris le beurre et l’argent du beurre
On doit au temps la politesse
D’avoir appris de nos erreurs

Et si je pars le cœur léger
C’est simplement pour éviter
Que le bout que je t’ai laissé
Ne soit trop lourd à supporter
Juste un souffle à ton cou
Morceau de moi, et souvenir de nous

Les chansons de Marion Cousineau sont comme des liens qu’elle tisse avec des personnes qui lui sont proches, qui l’accompagnent dans sa vie, à l’exemple de Lala, sa grand-mère disparue

Ton regard sur le monde, ta tendresse vagabonde d’être insaisissable
Tes airs de tournesol, tes cheveux qui raffolent du mistral
La couleur de ta voix, tes mains et leurs dix doigts longs comme les années
Que tu as passé sur les planches dans des robes blanches

Je surprends tout cela dans mon corps, te voilà qui refais surface
Viens, laisse tes traces, je t’ai fait de la place

Ces liens, ces paroles de femmes, se donnent à comprendre et à entendre dans cette reprise de la chanson d’Anne Sylvestre, Le lac Saint-Sébastien, que l’on découvre dans son nouvel album Nuances, très joliment illustré par Stéphane Lemardelé

Tiens, se dit le lac Saint-Sébastien
Je ne comprends pas ces humains
Ils sont si pleins de turbulences
Je crois qu’ils ont peur du silence
Ils s’imaginent réfléchir
Moi, je sais ce que ça veut dire

                Didier Venturini

Marion Cousineau sera en concert dans notre région :

le 22 mars — Faverges-Seythenex (74)— la soirie

Le 23 mars — Romans-sur-isère (26) — le Grenier

Le 6 avril — Vauxrenard (69) — L’amatole

site : https : //www.marioncousineau.com

video :

PHOTO : Marion Cousineau, une artiste à portée de voix.

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