Or blanc, argent sale : « NEIGE ROUGE » un polar révèle les dessous de l’essor d’une station de sport d’hiver !

               Vall d’Arel est une station de sport d’hivers imaginaire qui, comme tant d’autres bien réelles celles-ci, a connu un essor fulgurant, passant en à peine une génération, d’un petit village alpin à l’activité essentiellement agricole à une station ultra-moderne, rendez-vous de la jet set internationale. Dans le cas de Val d’Arel l’origine de cet essor spectaculaire est l’afflux dans la station des capitaux d’un oligarque russe Oleg Aksakof : arrivant en France par des chemins tortueux, de banques chypriotes en sociétés écran panaméennes, avec escale aux Iles Vierges ou au Luxembourg, l’argent de l’oligarque s’investit en chalets de grand luxe, boites de nuit clinquantes et restaurant d’altitude hors de prix, dynamisant au passage l’économie locale en créant des emplois, pas toujours bien payés bien sûr, dans la construction, les remontés mécaniques et l’hôtellerie, sans oublier une nuée d’escorts, pour tenir compagnie aux riches touristes, souvent plus portés sur les plaisirs de la chair que sur ceux de la glisse ! Et, bien entendu, ce flux d’argent ne  manque pas d’arroser au passage tous les décideurs, qui trouvent dans ces largesses une raison de plus d’approuver tous  les projets d’investissement, quelles qu’en soient les conséquences pour la protection des paysages ou l’équilibre écologique. Bref à Val d’Arel tout marche au doigt et à l’oeil, le doigt et l’oeil d’Oleg Aksakof, dont le chalet-palais aux sept sous-sols trône au sommet de la station, et dont le chauffeur-garde du corps, Ivan, ancien des forces spéciales russes, vétéran de toutes leurs expéditions de l’Afghanistan à l’ Ossétie en passant par la Tchetchénie, a une façon musclée de discuter avec les contestataires ! Car il y a, malgré tout, quelques contestataires, une poigne de « passéistes nostalgiques » comme dit le maire de la commune….Et, en plus, un journaliste indépendant se mêle de connaitre les secrets du village, se mêle de ce qui ne le regarde pas , pense aussitôt Monsieur Aksakof !

                  Ainsi va la vie à Val d’Arel, une station imaginaire, on l’a dit, mais que l’auteur du livre, Jacques Leleu, nous fait découvrir « comme si on y était ». En une soixantaine de courts chapitres, précis, concrets, très bien écrits, il nous fait visiter les lieux, rencontrer les habitants et faire, finement, leur connaissance. Pisteur ou élu local, serveur ou étudiante, engagée comme babysitteur et qui se retrouve plutôt escort, moniteur de ski ou oligarque et même l’ instituteur retraité, enfant du pays et contestataire de l’évolution du lieu, on les voit vivre, parler, réagir et, à partir de ces séquences vivantes, on se fait une image concrète de la station et de ses problèmes. il faut dire que Jacques Leleu sait de quoi il parle : « ancien journaliste au Dauphiné Libéré, il a sillonné les Alpes pendant plus de trente ans pour ses enquêtes et ses reportages » nous dit la quatrième de couverture du roman . D’ici à croire que l’imaginaire Val d’Arel emprunte des éléments à quelques stations existantes il n’y a qu’un pas……qu’il ne tient qu’à vous de franchir….ou non.

              Quoiqu’il en soit « Neige rouge » est un roman passionnant qui vous tiendra en haleine et vous fera réfléchir ! Il l est publié chez Guerin, le grand éditeur de la montagne, ce qui atteste, s’il en était besoin, de l’authenticité des descriptions qu’il contient !

Jacques Leleu présentera son livre et rencontrera ses lecteurs

— Le 30 mars au salon du polar de Scionzier

— Le 17 avri, à 19 heures, à la librairie des Bauges à Albertville

— Fin septembre au salon  » Livres en Marches »

— Les 11 et 12 octobre salon du livre d’Hermillon

NB : Jacques Leleu est co-fondateur de ZigZart et est un ami proche. Cela n’a pas de rapport avec l’article mais devait être dit !

Jean-François Martinon

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Jacques Leleu dans son élément ( photo Claude Berthollet )

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