
Jean-Pierre Ameris entouré de ses vedettes, Valerie Lemercier et Gerard Darmon, le 24 mars à Lyon ( photo JFM )
Dès que Victoire ( Valerie Lemercier ), bavarde intarissable, indiscrète , insistante, bref insupportable rencontre Antoine (Gerard Darmon ) morose, bougon, profondément mélancolique on sait qu’ils font finir ensemble ! Car on est , sans équivoque, dans une comédie romantique où la question n’est pas de savoir comment l’histoire va se treminer mais par quels détours arrivera-t-on, enfin, à ce « happy end » espéré ! De fait les péripéties , retournements de situation et autres quiproquos ne manquent pas avant que les deux héros, pas vraiment des jeunes premiers, tombent dans les bras l’un de l’autre ! « Aimons-nous vivant » ne déroge pas aux règles immuables du film romantique, au contraire il les suit rigoureusement …. pour notre plus grand plaisir ! Rien ne manque ni les répliques qui font mouche, ni les situations incongrues, ni les chansons émouvantes ( il ne faut pas oublier que Gerard Darmon est un crooner expérimenté ) ni les paysages pittoresques !
La genèse du film est un peu surprenante : Jean-Pierre Ameris nous a confié qu’il en avait eu l’idée initiale « en faisant son dossier de retraite » et en s’apercevant qu’il risquait de ne pas avoir de quoi subsister. Il s’était alors demander qu’est-ce qu’il ferait s’il ne pouvait plus faire de film lui qui, à son avis, ne sait rien faire d’autre ! Il avait alors caressé furtivement des idées euthanasiques ….. C’est dans cette situation qu’il a placé son personnage masculin, Antoine Toussaint, vedette de la chanson brutalement incapable de chanter. Drôle de point de départ pour une comédie romantique mais, rassurez-vous, Ameris a résolument pris le parti d’en rire … et de nous en faire rire. Toutefois le film garde, sans doute, un petit quel que chose de son point de départ . »Il est assez drôle, dit son réalisateur, mais le fond est un peu triste »
Comme il se doit la réussite d' »Aimons-nous vivants » tient pour une grande part à l’interprétation . Elle est remarquable : que se soit Valerie Lemercier, épatante en casse-pied au grand coeur, capable de passer sans transition du burlesque à l’émotion sans cesser d’être crédible, ou Gerard Darmon, saisissant de vérité en déprimé neurasthénique reprenant peu à peu goût à la vie, ils sont parfaits, naturels, vrais, nuancés, vivants. Du grand art ! La mise en scène est précise et légère , le film avance vivement sans trainer ni lasser. La musique, indispensable dans ce genre de production, n’est jamais envahissante et quand elle passe au premier plan, dans les séquences chantées « live » par Gerard Darmon, ce n’est jamais gratuit, ça fait avancer le récit autant que cela fait monter l’émotion !
Même s’il met la Suisse en valeur, le film a été en partie tourné en Auvergne-Rhône-Alpes ( et pas seulement à la prison de Corbas ! ) où a aussi été effectuée une part de la post-production . Il est co-produit par la région AURA, fidèle à sa mission historique de soutenir le 7° Art chez nous . « Aimons-nous Vivants » est une belle réussite qui justifierait, s’il en était besoin, cette politique menée, depuis plus de trente ans, par les Instances régionales.
« Aimons nous vivants » sera sur tous les écrans à partir du 16 avril et samedi 12, en avant-première, au « Strapontin » , le cinema de Sain Bel , dans le cadre du 22° festival du film auralpin. En présence de Jean-Pierre Ameris.
« LE JURY DU 22° FESTIVAL DE SAIN BEL A ACCORDÉ À « AIMONS NOUS VIVANT », À L’UNANIMITÉ, LE PRIX DU LONG METRAGE !
Jean-François MARTINON