« LA CHAMBRE DE MARIANA », une histoire inouïe, un film réussi.

Emmanuel Finkiel présente son film au Comoedia le 25 mars (photo JFM )

                  L’histoire se passe dans l’Ukraine occupée par les Nazis en 1943. Dans une ville de l’Est du pays l’étau se ressert sur les juifs, cernés dans le getho. Présentant que la fin est proche, pour sauver son fils unique, la femme du pharmacien se résoudre à le confier à la fille, goy, de la bonne de ses parents avec qui elle a été élevée, même si cette jeune femme est prostituée dans la maison close de la ville. Le garçon, Hugo, 12 ans à son arrivée dans la chambre de Mariana, va y vivre jusqu’à la défaite allemande, caché dans un placard quand quiconque entre dans la chambre, dans l’étroite proximité ( promiscuité ? ) de la belle ( C’est Melanie Thierry qui tient le rôle ! ) péripatéticienne…..Cette histoire, peut-être en partie autobiographique, est racontée dans le livre éponyme d’Aharon Appelfeld qu’ Emmanuel Finkiel a adapté.

                  Le film dont toute la distribution ( à l’exception de Melanie Thierry) est ukrainienne et qui est entièrement parlé dans cette langue ( ce qui a obligé la vedette française à apprendre phonétiquement ses répliques ! ) devait être tourné dans ce pays. La guerre a – évidement- modifié ces projets et le tournage a été finalement réalisé en Hongrie , au prix d’innombrables difficultés pour y acheminer les acteurs ukrainiens dont le jeune Artem Kyrie qui joue avec beaucoup de naturel le rôle d’Hugo ! La reconstitution de l’époque de la 2° guerre mondiale est convaincante; On s’attache à l’évolution des relations entre la jeune femme, au caractère peu stable et qui a tendance à se réfugier dans l’alcool, et l’adolescent à qui elle voue une affection maladroite mais profonde. Et aussi à la transformation du garçon tiraillé entre les souvenirs sublimés de son enfance heureuse et son entrée dans la dure réalité , qu’il doit affronter en adulte . Mais ce qui est le plus admirable c’est le jeu de Melanie Thierry, actrice fétiche d’Emmanuel Finkiel qui nous a dit  :  » pour Mariana, personnage complètement dans la contradiction , il fallait une virtuose, au jeu pas du tout cérébral, qui passe par le corps, qui est dans l’instant  » On ne saurait mieux dire !

Jean-François Martinon

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