
Johann Dielet et Baptiste Lecaplain presentent « Avignon » à Lyon le 26 mai ( photo JFM )
Quand il était petit Johann Dionnet, il nous l’a dit, voulait «faire du cinéma». Mais c’est vers le théâtre, tous les théâtres, des oeuvres du répertoire à celles du café-théâtre, que ses études de comédien l’ont conduit . Et, évidement, cela l’a mené en Avignon où il a participer au moins huit fois au Festival ! C’est dire qu’il connait bien cette fête du théâtre, cette rencontre de toutes les compagnies, grandes et surtout petites, qui convergent vers la cité des Papes au mois de juillet dans l’espoir de se faire remarquer du public, de la critique et surtout des directeurs de salles venus faire leur marché et établir le programme de la saison prochaine de leurs établissements ! Confraternité et concurrence, tous les moyens sont mis en oeuvre pour attirer et surtout retenir l’attention : tractage et parade sont les piliers de cette entreprise de communication, aussi importante pour les comédiens que les spectacles qu’ils présentent .
C’est sur cette expérience vécue que Johann Dionnet s’appuie quand il passe à la réalisation avec un court métrage, « Je joue Rodrigue » très remarqué, puis avec « Avignon », qui arrive le 18 juin sur nos écrans, auréolé des lauriers qu’il a reçus au festival de l’Alpe d’Huez : «pas moins de trois prix, décernés par trois jurys différents » nous dit fièrement le cinéaste ! Le film nous plonge dans l’ambiance du Festival, nous partageons les joies et les frustrations de acteurs, leurs succès, leurs galères, leurs espoirs de réussites : c’est «une déclaration d’amour aux comédiens » comme le dit J.Dionnet . Mais c’est aussi une comédie romantique, ce « conte de princesses pour adultes » ( c’est encore Dionnet qui la défini ainsi t !). Et c’est avec connivence que nous suivons les chemins contrariés qui conduisent l’un vers l’autre Baptiste ( Baptiste Lecaplain, parfait ) et Fanny (Eisa Erkla, touchante , avec comme un petit air d’Annie Hall tout fait charmant !)
Tourné in situ, pour une petite partie dans le festival même, le film nous immerge littéralement dans l’ambiance festivalière, dans la cohue des passionnés de théâtre, entre les remparts et les belles maisons d’Avignon, sous le soleil de juillet : les habitués reconnaitrons l’atmosphère ! Quelques beaux plans de drone et une belle scène nocturne quasi onirique viennent aérer cet environnement tres urbain.
Au total «Avignon» est un film aimable et sympathique, une vraie comédie parfaitement réussie !
Jean-François Martinon