
Raphaėl Quesnard et son complice Hugo David présentent leur film à la presse au Comoedia,, le 21 juin.
Ce film est le produit d’une démarche peu ordinaire : l’acteur Raphaël Quenard, demande «dans son contrat » d’être accompagné sur tous ses tournages par son ami cinéaste Hugo David, qui est autorisé à filmer ce qu’il veux sur le plateau ou dans ses alentours . Une sorte de making off personnel pensez-vous. Et bien non! Les séquences qu’enregistre Hugo David sont scénarisées et Quenard mais aussi les autres acteurs, — ses partenaires dans le « vrai » film qu’il entraine dans l’aventure — prononcent des dialogues improvisés assez détonnants. Cette collaboration volontaire de ses collègues de tournage permet à « I ❤️ Peru » d’afficher un casting impressionnant : Jean-Pascal Zadi, Anaïde Rozam, José Garcia, Michel Hazanavicius, Jonathan Cohen, Emmanuelle Devos, François Civil, Eric Judor, Benoit Poelvoorde, Gustave Kervern, Marina Foïs, Gilles Lellouche, Panayotis Pascot … et quelque autres sont crédités de leur participation !
À partir de cette l’énorme masse de rush recueillis , — « plus de 200 heures ! » disent les réalisateurs ! — des scénarios sont élaborés . Le premier, qui portait semble-t-il sur les coulisses de l’industrie du cinéma, est abandonné car « pas finançable » nous dit, sans plus de détail, Raphaël Quenard. C’est alors que, profitant d’une invitation du réalisateur dans un festival de cinema français à Lima ( festival où il se rend, bien sûr, accompagné de son comparse ), le Pérou fait irruption dans le film, avec son cortège de détails « authentiques », au pittoresque touristique assumé : chaman, sombreros , pyramides tronquées et surtout le condor, symbole attendu d’une spiritualité ésotérique ! Et le film devient l’histoire d’un acteur, égotiste impénitent, de plus en plus isolé par le vertige de la réussite en quête d’une improbable rédemption exotique !
Comment définir le film ? Documentaire fiction ( « docu-fiction ) assurément. Autoportrait décalé. (« docu-autofiction »)? Quenard s’en défend farouchement, jurant qu’il ne ressemble pas du tout au personnage qu’il incarne. Mais , dit-il, les spectateurs ne me croiront sans doute pas : ils confondent, acteur et personnage : « il y en a qui m’appellent Yannick », du nom du héros du film éponyme de Quentin Dupieux, qui a fait connaitre Quenard. Quoiqu’il en soit cet OFNI (Objet Filmique Non Identifié ) à l’humour décalé risque de ravir les uns et d’énerver les autres; Un conseil :si vous n’aimez que les films réalistes, si vous n’êtes pas sensible au 2° degrés, si vous n’appréciez pas le comique des films de Dupieux, passez votre chemin ! Sinon …..
Jean-François Martinon