« LA REPARATION » un curieux road movie gastronomico-exotique de Regis Wargnier

Julien de Saint Jean et Regis Wargnier présentaient le film à Lyon le 24 mars (photo JFM )

                Cela faisait onze ans que l’on n’avais pas vu de film de Regis Wargnier sur nos écrans . « Mais – nous a-t-il dit – je n’ai pas abandonné le cinema pour autant durant cette période : j’ai exercé plusieurs responsabilités au service du 7° Art, notamment au sein du Conseil Economique et Social et au C.N.C ou bien encore dans des Festivals et puis cela fait trois ans que je travaille sur La Réparation ». Donc acte : le réalisateur d’ « Indochine » n’est pas à la retraite !

                 A l’origine de « La Reparation » une question que s’est posée le réalisateur : où peuvent bien être les quelques 10000 personnes qui disparaissent chaque année en France sans laisser de trace ? Il y a là – dit-il – « une matière émotionnelle riche ». Ajoutons à cela le goût de Regis Wargnier pour la gastronomie et l’on comprend qu’il ait imaginé cette histoire d’un grand chef qui disparait le jour même où le guide Michelin lui accorde sa troisième étoile et que sa fille bien aimée recherche jusqu’au bout du monde !

                  On retrouve dans « La Reparations » les qualités du cinema de Wargnier : la beauté des images d’abord qui savent magnifiquement mettre en valeur de splendides paysages bretons ou taïwanais, l’élégance gourmande d’un plat bien dressé ou la grâce des personnages. La direction d’acteurs, précise et juste, qui permet aux interprètes de déployer leurs talent : Clovis Cornillac est parfait en chef autodidacte, autoritaire et colérique, un brin mégalomane même. Julia de Nunez et Julien de Saint Jean forment un couple ravissant et plein de naturel . Et les autres comédiens sont à l’unisson. On soulignera également le rôle de la musique de Roman Musumarra qui accompagne l’action sans jamais la paraphraser : Warnier ne tarit pas d’éloges sur le compositeur « qui était là jusqu’au bout ». En bref du beau travail qui suscite l’admiration …même si, je l’avoue, j’ai eu quelques difficultés à m’impliquer dans cette histoire, passablement improbable, de poursuite d’un chef à travers les indices que laissent sa cuisine dans des restaurants à travers le monde !

Jean-François Martinon

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