
Quand on regarde l’affiche de « Vacances Forcées » et qu’on lit le résumé du scénario de ce film , remake de l’italien « Odio l’estate », une question se pose : qu’est-ce qui a pu motiver toute une équipe de bons acteurs, dont trois viennent de la Comédie Française , à participer à cette aventure ? Car enfin tout est artificiel dans cette histoire cousue de fils blancs, dans ces situations attendues mettant en scène des personnages caricaturés à l’extrême ! Les premières minutes du film confirment les pires inquiétudes : pas une seconde on ne croit à ces personnages fantoches, pas plus qu’à la situation qui les réunit. Il semble bien que l’on s’achemine vers un désastre total, qu’on soit devant un incurable navet !…. Et puis… et puis, petit à petit, on se laisse un peu prendre : un sourire par-ci, un bon mot par là nous accrochent : les personnages se teintent parfois d’un peu de naturel, prennent tout à coup un petit peu d’épaisseur, un peu d’intérêt . Et quand l’inévitable moment d’émotion, tout aussi invraisemblable que le reste de l’histoire, survient on a presque envie d’y croire !
Comment expliquer un tel revirement ? Le jeu des acteurs, bien sûr, y est pour beaucoup : les trois mousquetaires du Français font parfaitement le job, Aure Atika est toujours aussi charmante et Clovis Cornillac en fait des tonnes , comme à l’accoutumé, mais derrière son apparente balourdise il y a toujours beaucoup de finesse.Et puis il y a le cadre, la lumière, la musique (ah la ballade des gens heureux !), bref un goût d’été, de vacances, de détente auquel on n’est pas indifférent !
Alors ? Que diable allez-ils faire dans cette galère ? On ne le saura jamais ! Mais ce qui est sûr c’est qu’ils l’ont empêché de faire tout à fait naufrage, ce qui n’est pas une mince performance !
Jean-François Martinon