Benoit de Chassey devant l’affiche de l’exposition « Maria Callas » au Théâtre de la Fenice à Venise
Docteur en biologie et entrepreneur, Benoit de Chassey ne semblerait pas être, a priori, destiné à écrire pour le théâtre. Nous l’avons rencontré pour tenter de comprendre comment il est devenu l’auteur de deux pièces de théâtre et bien décidé, semble-t-il, à ne pas s’en tenir là !
Son goût du théâtre remonte à loin : au collège puis au lycée il a participé en tant qu’acteur au club théâtre de son établissement. Vient ensuite une interruption de vingt ans : les études, l’entrée dans le vie active, le mariage et l’arrivée des enfants semblent largement suffire à occuper sa vie. Et puis soudain, surprise , lors d’un diner entre amis, sans avoir prévenu personne, Benoit interprète un monologue de Roland Dubillard. Cela plait et l’expérience est renouvelée plusieurs fois, toujours avec succès. Si la présentation était inattendue elle n’était pas improvisée : on n’interprète pas un monologue de trois quart d’heures sur un coup de tête, et de nombreuses heures de réflexion et de répétitions ont été nécessaires ! Benoit ne se contente pas de cette première ébauche : il étoffe le spectacle, en y ajoutant des chansons qu’il écrit sur de la musique trouvée sur internet, et qui sont interprétées par plusieurs de ses amis musiciens. Étape très importante : pour la première fois Benoit se pose comme auteur et , d’autre part , il fait de la musique une part constitutive de sa création. Quoique n’étant pas musicien , il estime indispensable d’insérer ce qu’il écrit dans un contexte musical précis. Sous cette nouvelle forme le spectacle est joué une quinzaine de fois, en appartement.
En même temps notre auteur annonce à ses amis qu’il est en train d’écrire une pièce sur un sujet qui lui tient à coeur : Léonard de Vinci. Pourquoi annoncer haut et fort un projet, encore à peine esquissé ? » Pour m’interdire tout retour en arrière, pour conjurer tout découragement et tentation d’abandon « , nous dit-il. C’est que la préparation est lente : Benoit va lire tout ce qu’il peut trouver sur Leonard et son temps, tout en écoutant continûment ( et exclusivement ) de la musique de la Renaissance pour se mettre dans l’ambiance de l’époque. En tout cinq années de travail pour enfin pouvoir remettre à une amie metteuse en scène une pièce d’une heure environ, avec trois personnages, pièce intitulée » Léo Conférence ». Si Benoit incarne le héros éponyme, il n’intervient pas dans la mise en scène. Le spectacle est joué en appartement mais aussi dans une « vraie » salle de théâtre, avec un vif succès.
Un autre projet se met en place : « Je ne suis pas Maria Callas ». L’élément déclencheur est une courte vidéo dans laquelle la Callas ne chante pas : la diva est filmée durant l’introduction musicale d’un de ses soli et son attitude, ses expressions, qui traduisent déjà tout le drame que va raconter l’opéra, bouleversent Benoit. A partir de ça le processus d’écriture reprend : recherches livresques et audiovisuelles, et bien sûr, plongée dans la masse des enregistrement de Maria Callas mais aussi d’autres chanteuses d’opéra. Cinq ans encore de gestation difficile , marquée par la rencontre d’une soprane, susceptible d’incarner Callas mais aussi d’une harpiste , compétente pour faire les transcriptions d’opéras et aussi pour composer la musique des chansons écrites pour le spectacle. La pièce est montée cet été, mise en scène par Fany Buy. Cette fois Benoit de Chassey n’est pas partie prenante de la réalisation de sa pièce.
Le voilà reparti vers d’autres horizons en cours d’élaboration d’une nouvelle oeuvre. Faudra-t-il à nouveau cinq ans pour la voir naître ? il est trop tôt pour le dire . Tout au plus peut-on révéler que le thème sera complètement différent de la pièce précédente puisque l’action se passera dans le milieu de la recherche scientifique et que l’ambiance sera résolument jazz !
On pourra découvrir « Je ne suis pas Maria Callas », le 1er décembre à 20h ou le 3 décembre à 17h , au « Centre de la Voix », 24 av. Johanès Masset à Vaise, Lyon 9° https://www.centredelavoix.com/je-ne-suis-pas-maria-callas
Jean-François Martinon