CHAMBERY/BASSENS : les mots à bras-le-corps

Comment écrire sur le corps ? Le sien, celui de l’être aimé, celui qui voit le jour, grandit, vieillit et disparaît. Le thème est inépuisable. Bonne idée de l’avoir choisi pour la 8è nuit de la lecture qui proposera des rencontres dans toute la France. Comme à Chambéry ce jeudi 18 à partir de 17h où l’association « Lectures plurielles » se lance dans un marathon des mots où chacun pourra venir dire ce que le corps lui inspire (1). Corps désiré, corps en mouvement en cette année olympique, corps mort retrouvé entre les pages d’un polar…La soirée sera l’occasion d’aborder le sujet sous toutes ses coutures.

« Le corps, de l’intime au politique » sera également le thème de la rencontre que propose l’artiste Mylène Besson ce vendredi à partir de 19h à la Médiathèque de Bassens (197, route de la Ferme, entrée libre). « On ne voit pas son corps et pourtant il est sans cesse en interaction avec celui des autres, » confie la Chambérienne connue pour ces grandes fresques de femmes de tous âges et de toutes origines (2). Loin des standards de la femme objet qui remplit les magazines ou qui vante parfums et voitures neuves, sa peinture va au contraire au plus près de la peau, s’aventure au gré des formes et des rides. Elle ne triche pas, elle ne dégrade pas non plus. Elle donne à voir  ces corps qui nous touchent par leur refus de se cacher. Ils révèlent au contraire la puissance du désir ou la simple joie d’exister sans contrainte ni injonction de plaire. « Je me nourris de toutes les cultures pour inventer des relations possibles et lutter contre une vision binaire de la société : le masculin, le féminin, le blanc, le noir… »

Mylène Besson aime que l’art serve à créer des liens. Comme les fils de couture qu’elle utilise dans certaines de ses toiles. Son travail ne cesse de s’enrichir des rencontres qu’elle sait susciter avec d’autres artistes, poètes et écrivains. La main et l’esprit toujours en mouvement.

PHOTO Mylène Besson parlera de son travail sur le corps vendredi à partir de 19h à la ferme de Bressieux à Bassens. Photo Maxime GODARD

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