John Wax, réalisateur et Marie-Odile Weiss co-scenariste et actrice, présentent le film à Lyon (photo JFM)
D’abord le titre ! Non il ne s’agit pas d’un film de montagne, encore moins d’une comédie bien française genre « Les Bronzés au Tibet » ! Il s’agit bien évidement d’une image qui signifie à peu près : « Totalement démunie devant une difficulté incommensurable » On conviendra que cette formulation ne ferait pas un titre bien aimable !
Pour son premier film réalisé « en solo » ( il a co-realisé « Tout simplement noir » avec Jean-Pascal Zaid en 2020 ) John Wax, auparavant chef opérateur, a choisi d’adapter le seul en scène de Marie-Odile Weiss, avec l’aide de son auteur. Celle-ci, mère d’un enfant autiste, évoquait dans son spectacle sa vie avec ce fils « différent » de sa naissance à ses onze ans . Pour le film les auteurs ont décidés de ramasser l’action sur une année scolaire. Remarquablement documenté, réalisé sous le contrôle. constant de M-O Weiss, forte de son expérience, le film n’est pas pour autant un documentaire sur l’autisme : c’est, avant tout, le portrait de Pauline, une femme d’une quarantaine d’année, séparée de son mari, en charge d’un enfant autiste . Ni pitoyable ni héroïque, entre désarrois et exaltation mais animé toujours par un amour inconditionnel pour son enfant , ce personnage est profondément vrai et absolument touchant , on ne peut qu’être en empathie avec elle . Audrey Lamy est bouleversante dans ce rôle exigeant : présente à l’écran dans chaque plan du film elle exprime une grande diversité de sentiments : de la perplexité à la colère, du découragement à l’enthousiasme elle dit tout, sans jamais forcer le trait, sans jamais sur-jouer.Une magnifique performance d’actrice ! Pour lui donner la réplique, après de longues recherches , John Wax a trouvé un enfant remarquablement expressif, Eden Lopez, pour incarner Andrea , son fils . Conseillé par M-O Weiss, qui lui a fait rencontrer son fils, et par une spécialiste des troubles du spectre autistique , il est confondant de naturel . Toute la distribution, qui compte beaucoup d’acteurs peu vus à l’écran, est du reste irréprochable. On remarquera, au passage, Marie-Odile Weiss dans le (petit ) rôle de la directrice de l’Ecole. Les images sont belles, sans chichi, le montage sans temps morts .
Pour conclure on dira que « En tongs au pied de l’Himalaya » est un film sympathique et attachant qui nous fait comprendre mieux la réalité de l’autisme et les énormes difficultés auxquelles sont confrontés ceux qui en ont la charge d’enfants qui en sont victimes . A NE MANQUER SOUS AUCUN PRETEXTE !
Jean-François Martinon